Je participe à la restauration de fresques anciennes

Chapelle des Bresillas - Eglise Saint-Martin d'Arces.jpg

J’ai eu l’opportunité et la chance de contribuer aux opérations de conservation-restauration de la Chapelle des Bresillas en l’Eglise de Saint-Martin d’Arces, portant sur la mise à jour et en valeur d’un décor quasi-complet de peintures murales dissimulées sous plusieurs couches de badigeons blanc.

Les origines de cette église semblent remonter au XIème siècle.

Des sondages stratigraphiques en recherche de polychromies anciennes (couche par couche) ont été réalisées sur les stucs de l’édifice.

Ces sondages ont mis en évidence la présence d’anciennes générations de décors fin XVème et début XVIème, sur le thème des anges porteurs des instruments de la Passion (les Arma Christi), des litres funéraires, un blason et des armoiries seigneuriales.

Un mur d'avance - Restauration.jpeg
Un mur d'avance - Chapelle des Bresillas.jpeg
Un mur d'avance - Restauration Chapelle des Bresillas.jpeg

L’objectif a été de s’approcher au mieux d’une intervention la plus respectueuse de l’oeuvre, tant sur le plan historique, physique, qu’esthétique.

L’ensemble des opérations a été mené en considération des matériaux et des techniques originelles.

La méthodologie a consisté en l’enlèvement des couches de badigeon de propreté pour découvrir les décors sous-jacents au moyen d’un clivage au scalpel, marteau/burin, vibro-inciseur ou micro-gommage avec l’aide d’une micro-sableuse.

Ponctuellement des compresses imbibées d’eau déminéralisées ont dues être appliquées afin de ramollir les couches supérieures de l’enduit à cliver.

Un mur d'avance - décors originaux Chapelle des Bresillas.jpeg
Un mur d'avance - Restauration décors Chapelle des Bresillas.jpeg
Un mur d'avance - décors sous-jacents Chapelle des Bresillas.jpeg
Un mur d'avance - Stage de restauration Chapelle.jpeg

Après dégagement des décors, il a été procédé à une réintégration chromatique lapidaire avec le passage d’un jus de la couleur du fond et une patine à la chaux « polissure » appliquée aux pinceaux.

La restitution des contours du dessin lorsque celui-ci est lisible s’effectue sans aucune interprétation de la part du peintre en décor.

Il applique une aquarelle fixée sur la chaux a Trattegio (juxtaposition de traits verticaux et colorés).

Cette technique distingue l’oeuvre originale des zones restaurées. Ainsi la retouche n’entrave pas l’oeuvre. Les décors existants sont réintégrés et les parties disparues ne sont pas ré-interprétées. La déontologie est respectée et le spectateur peut de nouveau apprécier l’intérêt esthétique du décor peint.

Un mur d'avance - Marie-Pascale Jouanno - Restauration.jpeg
Un mur d'avance - Outils de restauration.jpeg
Précédent
Précédent

Histoires de murs

Suivant
Suivant

La Philosophie du Beau : Pourquoi le Beau est-il si essentiel à nos vies ?